LE DOGSITTING

6 fevrier 2023 LE DOGSITTING

J’ai longtemps – en plus de l’éducation – effectué du dogsitting. Du vrai. En mode « familial » : pas de box, les chiens avec moi dans la maison et de grandes promenades quotidiennes. Mamba a du accepter la présence de ces chiens qu’elle ne connaissait pas et je vous garanti que le dogsitting est un travail à temps complet si l’on décide de faire les choses correctement, avec éthique. A titre personnel, je suis toujours surpris de voir que des personnes n’ayant aucune qualification ou assurance proposent leurs services pour ces prestations… et d’autant plus surpris que des personnes acceptent de leur confier leur chien !

La base : respecter le cadre légal

Alors commençons par la base : à mon sens, un bon dogsitter doit avoir effectué plusieurs formalités. Etre déclaré, être titulaire du Certificat de Capacité et avoir une assurance qui couvre son activité. Toutes ses formalités ne sont malheureusement pas obligatoires, mais je trouve incroyable de prendre le risque de confier son chien à quelqu’un qui n’a ni un minimum de compétences, ni une assurance. Que ferez vous en cas de soucis, s’il arrive quelque chose à votre chien ou si votre chien cause une dégradation ?

Ma vision du dogsitting et pourquoi j’ai arrêté

Quand j’ai débuté mes services de dogsitting, j’ai donc en fait proposé une pension à domicile. Mais préalablement à la venue du chien, je prenais le temps de me déplacer 1 heure chez les clients, avec un questionnaire. Je voulais faire les choses « bien » : connaitre les habitudes du chien, les mots qu’il connaissait, le rencontrer. Je demandais aux clients de venir une fois chez moi pour que le chien découvre les lieux. Chacun de ces chiens devait s’entendre avec Mamba : pas forcément être copain comme cochon, mais accepter de cohabiter. Je n’ai jamais accepté plus de 2 chiens en garde ensemble : je voulais pouvoir m’en occuper correctement.

J’ai cessé de faire du dogsitting faute de temps, sauf avec quelques chiens que je connais très bien, mais cela reste exceptionnel.

Outre le temps qui me manque pour continuer cette activité, j’ai aussi cessé de la proposer car je me suis rendu compte d’un énorme paradoxe chez certains maîtres  :

  • qui ne souhaitaient pas laisser leur chien en box (ce que je peux comprendre)
  • qui aimaient la prestation que je proposais : une pension à domicile avec des promenades à volonté et une vie de famille
  • mais qui n’avais jamais souhaité éduquer ou socialiser leur chien jusqu’alors.

C’est ainsi que j’ai du gérer en dogsitting des chiens adultes qui n’étaient pas propres, des chiens qui n’avaient acquis aucun ordre de base, des chiens qui découvraient parfois ce qu’était une promenade… J’ai eu des maîtres qui m’ont demandé d’accorder mon canapé à leur chien, alors même que Mamba n’y avait pas droit à l’époque ; j’ai eu des maîtres qui m’ont menti pour être certain que leur chien soit pris en garde ; j’ai eu des maîtres qui m’ont déposé leur chien sur le trottoir comme un meuble, se dépêchant de partir en weekend ; et j’ai même eu des maîtres qui ne sont pas revenus chercher leur chien le jour prévu et qui ont prolongé leurs vacances de plusieurs jours (sans concertation préalable avec moi… et c’est arrivé plus d’une fois).

Nombre de maîtres ne se soucient du comportement de leur chien que lorsqu’ils ont besoin de le faire garder. Et lorsqu’on exige que son chien ne soit pas gardé en box, cela pose problème.

Le dogsitting vu de votre chien

Quand vous laissez votre chien en pension, c’est un mini traumatisme pour lui : il ne connait pas les lieux, les odeurs, les gens. Si vous le mettez en box, il y a le bruit des autres chiens et la solitude. Et pour couronner le tout : vous partez ! Sauf à ce que votre chien ne soit absolument pas attaché à vous, il y a de quoi stresser. Cela sans compter ceux qui ne sont pas habitués à rester seuls ou à ce que leurs maîtres les quitte.

Un chien a besoin d’une semaine minimum pour s’habituer à un nouvel environnement. Lorsque vous laissez votre chien pour la première fois en pension, il peut arriver qu’il ne mange pas les premiers jours, qu’il stress : il vit cela comme un abandon. C’est pour cela que j’ai toujours essayé de mettre en place certaines étapes préalables au début de la garde, pour atténuer le « choc ».

Enfin, les pensions qui font du « volume » ou qui n’ont pas suffisamment de personnel vont peu sortir et/ou peu surveiller les chiens. Et vous n’en saurez jamais rien. Il y aura toujours de jolies photos sur facebook. Au mieux votre chien s’ennuiera, au pire il risquera des accidents.

A contrario, un étudiant ou une personne âgée qui se propose de garder votre chien ne le sortira peut-être pas comme le chien en aurait besoin. Lorsque je gardais des chiens, je savais lire leur comportement : s’ils étaient stressés, fatigués, s’ils avaient besoin de se dépenser, si l’activité que je leur proposais leur plaisait, s’ils allaient mal réagir à la vue de tel humain ou tel « copain » : j’étais sur de ne pas faire fausse route. Car c’est mon métier, tout simplement. Je n’ai jamais mis les chiens en danger ou en difficulté psychologique par « méconnaissance »…

Mes conseils

Alors pour faire simple, voilà ce que je vous recommande lorsque vous souhaitez faire garder votre chien. Tout d’abord concernant le choix du petsitter ou de la pension :

  • déclaré (avec un numéro de siren)
  • avec une assurance professionnelle adaptée (vous pouvez demander à consulter l’attestation d’assurance : il y sera précisé si la structure est bien couverte pour la garde de chien – et le nombre de chiens gardés maximum)
  • titulaire du certificat de capacité / ACACED (agrément du ministère de l’agriculture)… c’est OBLIGATOIRE et cela permet de prouver que l’on a un minimum de connaissance sur les chiens
  • déclaré auprès de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDCSPP), c’est également OBLIGATOIRE, cet organisme contrôle tous les professionnels des métiers du chien.
Demandez ensuite :
  • à visiter les lieux
  • à venir une première fois avec votre chien (sans le laisser)

Renseignez vous sur les sorties, les endroits ou les chiens vont dormir… Soyez curieux. Si vous voyez beaucoup de chiens et peu de monde pour s’en occuper… passez votre chemin. 

Enfin, donnez vos consignes : nos chiens sont faits de rituels, cela les rassure (apportez le couchage, les jouets, la nourriture). Casser les rituels ou changer la nourriture augmente leur inconfort. Si votre chien a des soucis de santé, s’il est âgé, assurez vous que cela soit bien pris en compte.  

Aujourd’hui il existe même des plateformes ou l’on vous « emprunte » votre chien quand vous n’en voulez plus (les « dogsitters » – monsieur et madame tout le monde y compris ceux n’ayant jamais eu de chien – sont « recrutés » sur la base des critères suivants : vouloir bénéficier de l’affection du chien emprunté et… vouloir faire plus d’exercice). Je trouve ça consternant. Les chiens ne sont pas des objets que l’on échange.

Le monde du dogsitting et de la pension est un monde particulier : il y a beaucoup de demandes, et certains professionnels en abusent.  De même, certains « amateurs » peuvent faire preuve de négligence… involontaire ou pas.

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